<p>En utilisant des graines, de la terre, et des cheveux, l’Italienne d’origine sénégalaise ravive l’expérience des groupes invisibilisés</p>

Ingrid Luquet-Gad

L’artiste Binta Diaw cultive la mémoire des victimes de l’esclavage 

<p></p>
<p>Née en 1995 et basée à Milan, Binta Diaw appartient à la tranche d’âge qui a grandi dans l’angoisse climatique. Pourtant, les penseur∙euse∙s de l’écologie décoloniale (Malcom Ferdinand, notamment) nous le rappellent : la tempête environnementale a beau nous placer dans le même bateau, nous n’y sommes pas embarqué∙e∙s dans les mêmes conditions. </p>
<p>Si, dans son travail, l’artiste perpétue les stratégies des femmes afro-descendantes et des identités diasporiques, c’est précisément pour les adresser au présent : cette mémoire violente et vivante concerne la possibilité de notre survie à tou∙te∙s au sein d’un écosystème qui s’embrase.</p>
<p></p>

<p></p>
<p><em>Dïà s p o r a</em> (2021), récemment présentée dans le cadre de la 12<sup>e</sup> Biennale de Berlin, prend la forme d’une installation arachnéenne. Les tresses tendues aux dimensions du lieu perpétuent la résistance cryptée des femmes africaines dans les plantations esclavagistes. Dans leurs ornements capillaires, celles-ci dissimulaient la cartographie des plantations qui les retenaient captives ou y transportaient des graines de leur patrie, dont celles de riz que laisse à son tour germer l’artiste. <em>Chorus of Soil </em>(2020) procède de manière similaire. À partir d’une terre renfermant elle aussi des graines, l’artiste reproduit, au sol, le plan d’un bateau esclavagiste du 18<sup>e</sup> siècle contenant les prémices d’une vie, d’une autre vie.</p>
<p></p>

<p>Ses œuvres débutent par une rencontre : celle d’un matériau naturel et d’une technique traditionnelle. Par la forme et le concret, elle rend sensible l’enchevêtrement des échelles géopolitiques, sociales et intimes au cœur même de l’organique. À partir de terre, de graines ou de cheveux synthétiques, l’artiste emprunte les chemins de la transmission mémorielle des communautés invisibilisées.</p>

<p>Cet été, Binta Diaw participera à la 12<sup>e</sup> édition de la&nbsp;Biennale de Liverpool,&nbsp;« uMoya : le retour sacré des choses perdues ». </p>
<p>Binta Diaw est représentée par&nbsp;<a href="https://parisplus.artbasel.com/catalog/gallery/20820/Galerie-C%C3%A9cile-Fakhoury" target="_blank">Galerie Cécile Fakhoury</a>&nbsp;(Abidjan, Dakar, Paris).</p>
<p>Ingrid Luquet-Gad est une critique d’art et doctorante basée à Paris. Elle est en charge de la rubrique art des <em>Inrockuptibles</em>, et enseigne la philosophie de l’art à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.</p>
<p>Publié le 1er juin 2023.</p>
<p>Légende de l’image en pleine page :&nbsp;Vue d’installation de l’œuvre de Binta Diaw <em>Chorus of soil</em>, 2020. Photographie de&nbsp;Antonio Maniscalco. Avec l’aimable autorisation de l’artiste et de Galleria Giampaolo Abbondio.</p>
<p><br>

</p>

title_style_2

<section><section><main><div><div><section></section><section><section><main><div><div><section></section><section><section><main><div><div><section></section><section><section><main><div><div><p>Comment la jeune dessinatrice française convoque manga, anime et jeux vidéo pour conter sa famille et sa bande<br></p>
<p></p>
<p><br></p>

<p></p></div> </div><section></section></main></section></section></div> </div><section></section></main></section></section></div> </div><section></section></main></section></section></div> </div><section></section></main></section></section>
<section></section>
<section><section><main><section></section></main></section></section>
<section></section>
<section> <section><main><div><div><section></section><section> <section><main><div><div><section></section><section> <section><main><section></section></main></section></section></div> </div><section></section></main></section></section></div> </div><section></section></main></section></section>
<section></section>

Stories

L’artiste Neïla Czermak Ichti capture les monstres de sa génération

<section><section><main><div><div><section></section><section><div><div><section><main><div><div><div><p></p>
<p>Zoom sur le destin cosmique du peintre ghanéen<br></p>



<p></p>

</div> </div><section></section></div></main></section></div></div></section></div> </div><section></section></main></section></section>
<section></section>

Amoako Boafo : l’artiste qui a envoyé une œuvre en orbite

<section><section><main><div><div><section></section><section><section><main><div><div><section></section><section><section><main><div><div><section></section><section><section><main><div><div><p> </p><section></section>
<p></p>
<p>Avec des cartes postales, du glamour punk et de la soie rose, la légendaire artiste new-yorkaise fait revivre la bohème<br>

</p>
<p></p><section><section><main><section></section></main></section></section></div> </div><section></section></main></section></section></div> </div><section></section></main></section></section></div> </div><section></section></main></section></section></div> </div><section></section></main></section></section>
<section></section>
<section><section><main><section></section></main></section></section>
<section></section>
<section></section>
<section> <section><main><div><div><section></section><section> <section><main><section></section></main></section></section></div> </div><section></section></main></section></section>

Colette Lumiere : « La joie de vivre est complètement sous-estimée »

En utilisant des graines, de la terre, et des cheveux, l’italienne d’origine sénégalaise ravive l’expérience des groupes invisibilisés


Artists

BANNER

Binta Diaw

Diaspora

Chorus of soil

credits

H2 - Headline title

Information module

The Italian artist with a Senegalese background draws on the experience of ignored communities in installations that mix tradition with the natural world

Welcome,

RECOMMANDé :